Tu le sais puisque tu as lu la précédente chronique. J’ai laissé Sophie à Argenton-sur-Creuse, direction la cité du livre de Montmorillon.
Montmorillon, tu ne connais pas ?
Si je te dis « La bicyclette bleue » ? Régine Deforges ? Oui, bien entendu que cela te parle !
Dans les pas féministes de Régine Deforges
Montmorillonnaise de naissance, cette dame a marqué son époque, a participé à la faire évoluer, devrais-je même dire ! Et, elle a bousculé sa ville pour qu’elle devienne « cité du livre ». Nous y reviendrons dans quelques lignes.
« D’un ton très libre, voire libertin, ses romans sont souvent des plaidoyers féministes défendant le droit des femmes à s’assumer seules, jusques et y compris dans leur sexualité ». Ainsi s’esquisse la description Wikipédia de ce personnage qui aura fasciné au-delà de la sphère littéraire.
« Condamnée pour outrage aux bonnes mœurs », elle fut privée de ses droits civiques pendant cinq ans. Nous en ririons certainement aujourd’hui, de ces propos, mais au début du vingtième siècle, hors de question pour une femme de se laisser aller… de s’exprimer librement !
Nous en ririons ? Réellement Monsieur l’auteur nomade ? Comme si l’époque contemporaine était devenue un modèle à suivre !
Certes, avec mon regard d’homme, j’ai le sentiment que l’on progresse sur le chemin de l’égalité mais bon sang, force est de constater qu’elle reste encore longue cette marche en avant… et l’on recule parfois !
Quoi qu’il en soit, Messieurs, intégrons que le féminisme n’est pas une question de femmes ! C’est un sujet de société au cœur du vivre ensemble, au cœur de nos valeurs. Pour nos mères, nos sœurs, nos amies et pour toutes ces inconnues vouées à le devenir, engageons-nous pour l’égalité.
Alors, merci aux différentes Régine Deforges de l’histoire d’éclairer nos lanternes et d’avoir été avant-gardistes dans ces combats que nous n’aurions jamais dû avoir à mener…
Je ne citerai pas les hashtags de circonstance mais le cœur y est. N’est-ce pas Angèle ?
Inspirante la cité du livre ?
Amusant pour moi de parler de la bicyclette bleue… Je ne l’ai pas encore dévoré ce roman et pourtant il me semble tellement familier.
Le voilà donc dans ma pile à lire comme disent les « instagrammeuses ». C’est ce que j’ai formulé en foulant les premiers trottoirs de Montmorillon, après avoir garé Indy.
Mais, je ne suis pas venu dans la cité de l’écrit et des métiers du livre pour découvrir les ouvrages des autres.
Je suis pris dans le feu de ma vie professionnelle. Maintenir l’activité formation à flot malgré l’épidémie, faire connaître Indigraphe… J’ai, je te l’avoue, du mal à consacrer du temps à l’écriture… Il n’y a pas de panne d’inspiration. Le second roman trotte dans ma tête. Je ne sais pas encore comment je vais dérouler l’intrigue et y mettre du piment… je n’ai pas encore mon angle d’attaque mais j’ai les grandes lignes du scénario dans ma tête et j’ai hâte de m’y mettre. Non, non, tu n’en sauras rien pour l’instant. Bientôt promis !
Avant de pouvoir apposer les premières lignes, il me faut ma base documentaire, travailler ma connaissance du sujet… Faire un plan, créer les personnages… Ce n’est pas que tout cela me soit déplaisant mais lancer la mécanique… j’ai du mal à m’y atteler.
En aparté, je me demande si je fais partie de ces écrivains qui prennent plaisir à écrire ou à avoir écrit. Sûrement les deux. On s’en fout d’ailleurs. En tout cas, j’ai besoin que mon cerveau cogite, cogite, cogite et puis à un instant, je le sais, l’étincelle scintille et c’est parti.
Alors, Montmorillon, prête à allumer le feu ?
À ce moment de mon périple vanlife, je l’espère… que cette cité du livre sera source d’inspiration.
Je serai quelque peu déçu…
Non par la ville, elle est sublime.
J’assiste à un concert de piano classique puis de bandas (oui, j’aime le contraste depuis que je fais de la photo). Je visite les lieux de culte. J’observe les oiseaux. Je rencontre Ian, un guitariste anglais et baroudeur. Je grimpe, « à la pédale » comme disent les cyclistes, la pente de la vieille ville à plusieurs reprises. J’arpente les rues faites de bouquinistes, calligraphes et autres artisans du livre mais j’ai le sentiment que cette cité du livre se résume à une enfilade de vitrines.
J’aurai aimé participer à des ateliers d’écriture, m’initier à la reliure, à la fabrication du papier et me familiariser à je ne sais quel autre artisanat.
Je modère ma déception en me disant que nous sommes dans une année particulière et qu’habituellement cela doit vivre autrement… Le renommé salon du livre a été annulé… En sus, nous sommes la deuxième quinzaine d’août, donc les rues se vident.
Une commerçante me confie tout de même qu’elle aussi est chagrinée… Montmorillon est un formidable outil et tout le monde ne tire pas forcément dans le même sens. C’est parfois l’histoire de la vie comme dirait Simba (oui il faut certaines références si tu veux suivre les chroniques de l’auteur nomade).
À voir si la nouvelle municipalité redonne un élan… En tout cas, il y a un épatant terrain de jeu.
Je voulais en outre faire mon premier reportage pour la future chaîne vidéo.
Je ne me sens pas encore aguerri avec mon matériel, encore pataud à aller interviewer à l’improviste et, parlons franc, je ne ressens pas une franche envie des artisans de spontanément évoquer leur art. Tant pis !
Je repars sans tournage et sans avoir écrit une ligne. L’inconscient fait son chemin. Je le sais. Je reviendrai en étant mieux préparé. D’ailleurs, une idée me vient pour la future chaîne YouTube : faire le tour des cités du livre en France.
Ça te tente comme sujet ?
De Montmorillon à l’élevage de bison.
Quelle puissance dans cet animal…
Dans ma traversée vers l’ouest, je fais étape dans le plus grand élevage de bisons d’Europe. À Valdivienne ! Nous sommes cinq camping-cars. Il y a des vacanciers qui s’essayent pour la première fois à la maison mobile. Je croise aussi une famille de vanlifers, un couple et les deux enfants. Ils ont fait l’Europe du nord puis sont redescendus jusqu’en Croatie. Ils me content leurs escapades, leurs rencontres et leur décision d’arrêter la vanlife à plein temps. L’épidémie a eu raison de leur projet de destination lointaine… et, les enfants sont heureux de retrouver une chambre avec un vrai lit, des vraies armoires, un peu d’espace.
C’est une réflexion que je me fais depuis mon départ de Martres-Tolosane. J’aurai adoré faire vivre cette expérience à mes gosses. En même temps, l’auraient-ils voulu eux-mêmes ? Aurais-je eu la patience de concilier ma vie professionnelle avec l’école du matin tout en vivant pleinement ce rêve d’évasion ? Je n‘en sais rien mais je reste admiratif de ces gens qui n’ont pas laissé une contrainte venir à bout de leur projet.
Ravi de cette belle étape France passion sous l’ardente chaleur du Poitou, je poursuis ma route en direction de la mer… Il y a longtemps que je n’ai pas vu les mouettes voler au coucher du soleil. En route Indy !
Contente que tu aies aimé Montmorillon malgré tout. Tu devrais y retourner l’année prochaine.
Oui, je vais me planifier toutes les cités du livre pour l’année prochaine.
La ville est très belle et j’ai oublié de mentionner dans la chronique le très intéressant musée de la machine à écrire.
Montmorillon, belle ville. J’avais acheté un pinceau chinois que j’ utilise toujours depuis plus de dix ans. Cette ville a un goût de reviens-y car comme toi je suis resté sur ma faim. Beaucoup de commerces et peu d’animatIon. C’était aussi fin août. Donc je retournerai à Montmorillon farfouiller en quête de rencontres, il doit bien y en avoir de belles tout de même.
Sacré programme que le tient : deux boîtes à gérer, romans à écrire, chaîne YouTube. Tu es un couteau suisse 😂. Tu dévore la vie, respects. Que vivent tes beaux projets. Tendrement, à bientôt 👋
Montmorillon, belle ville. J’avais acheté un pinceau chinois que j’ utilise toujours depuis plus de dix ans. Cette ville a un goût de reviens-y car comme toi je suis resté sur ma faim. Beaucoup de commerces et peu d’animatIon. C’était aussi fin août. Donc je retournerai à Montmorillon farfouiller en quête de rencontres, il doit bien y en avoir de belles tout de même.
Sacré programme que le tient : deux boîtes à gérer, romans à écrire, chaîne YouTube. Tu es un couteau suisse 😂. Tu dévore la vie, respects. Que vivent tes beaux projets. Tendrement, à bientôt 👋
Il va falloir rationaliser quand même avec tous ces projets… Merci pour l’indéfectible soutien 😘
J’ai oublié un mot : rencontres après belles…..oups !!